Installation DNSEP 2017

 

 

A propos de ces images écraniques et immatérielles ;

Je présente ces dernières sur des écrans, chacun disposé sur un trépied en métal noir, dans des salles éteintes dont les seules sources de lumière sont les photographies écraniques. Elles sont toujours disposées dans l’espace de manière à ce que quand on regarde une photographie, on ne puisse pas en voir une autre, le regard ne peut pas être appelé par la lumière d’une autre histoire, chaque photographie fonctionne de manière seule et n’a pas d’attachement aux autres photographies dans l’espace. La déambulation du spectateur est souvent pensée comme un cheminement à travers ces points lumineux narratifs, et à l’inverse du cinéma où le spectateur est figé dans son fauteuil, il devient actif et responsable de sa déambulation et de sa compréhension de ce qu’il voit.

J’ai décidé de ne présenter mon travail quasiment uniquement que de manière numérique, que ce soit de la projection ou de la diffusion par un écran car je me demande de plus en plus quelle légitimité peut avoir une photographie imprimée sur un beau papier et accrochée sur le mur blanc d’une galerie à une époque envahie par les écrans et où les moyens les plus courants de voir des images sont par le biais d’écrans, que ce soit celui de l’ordinateur, du téléphone, de la télévision, etc. De plus ce procédé donne une matérialité instable à l’image, puisque cette matérialité est inexistante. Ce sont des images vouées à disparaître une fois le courant coupé, une fois la télévision éteinte, elles ont une durée de vie relativement limitée, contrairement à l’impression sur papier.

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You don’t even know I’m here, huh ?

balcon fabien

 

 

You don’t even know I’m here, huh ?

Photographie numérique

Rétroprojecteur et écran de projection

300 x 280 cm
2017

 

 

Cette dernière photo est le début d’un projet en cours. Nous sommes ici face à un faux-semblant, un trucage ouvertement visible. A l’instar du travail fait dans les studios de tournage, je souhaite désormais contrôler plus profondément mes images, avec des décors de carton pâte et des scènes fabriquées de toutes pièces, bien évidemment toujours inspirées du cinéma. C’est une série que je veux traiter avec plus de légèreté et d’humour que les précédentes, avec des poses et des situations improbables, impossibles à prendre en photo autrement que par le trucage, mais sans jamais utiliser de logiciel de retouche et en construisant tout au préalable. L’idée dans ce processus est d’avoir une place de créatrice de l’image dans son intégralité, être autant photographe qu’éclairagiste, décoratrice, metteur en scène et scénariste et de pouvoir contrôler mais surtout décider de manière plus précise chaque détail de l’image.

En suspens

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En suspens
Vidéo projection
2017

 

 

En suspens est le reflet de mes photographies. C’est une histoire sans fin, dont la barre stoppée après le dernier mot suggère de compléter cette phrase, qu’une suite existe mais qu’elle est seule laissée à l’imaginaire de celui qui la lit.

 

I’ve always loved you and I always will // Shining

 

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I’ve always loved you and I always will
Caisson lumineux bois et verre Texte vinyle autocollant
190 x 30 cm
2017

 

 

 

Shining
6 photographies numériques
Rétroprojecteur et écran de projection
320 x 280 cm
2017

sans texte1

 

 

 

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sans texte8

 

 

Cette installation qui met en dialogue un caisson lumineux, sur lequel est écrit la phrase « I’ve always loved you, and I always will », et une série de photographies rétro-projetées sur un grand écran est un autre hommage que je fais au cinéma. Je reprends une des phrases les plus dites au cinéma, formulées de cette manière ou d’une autre, une phrase que l’on peut retrouver dans n’importe quel film de n’importe quel genre de n’importe quelle époque. L’amour tout simplement est le thème le plus récurrent au cinéma. Et ce texte qui s’illumine, tels les noms des films sur les façades des anciens cinémas ou comme un sous-titre universel, vient se mettre en face de cette série de photographies inspirées du film Shining de Kubrick. J’ai fait cette série de photographies d’après Shining car je me suis rendu compte qu’au cours de ce film, l’hôtel, que je considère être un personnage à part entière, n’est quasiment jamais présent seul sans un personnage en son sein. Si on met bout à bout les moments au cours desquels on ne voit que l’hôtel seul cela doit faire à peu près 20 secondes, et ce ne sont que des micro-secondes de plans de transition mis bouts à bouts. J’ai donc pris des screenshots de ces rares instants, j’ai rétro-projeté ces images sur un écran et j‘ai fait poser mes personnages au sein de ces décors cultes et reconnaissables par un grand nombre.

Why do you look at me like that // This is your one opportunity

Denis + Dorris

Why do you look at me like that // This is your one opportunity
Diptyque photographique
Images numériques sur deux écrans plats TV
2017

 

Ces photographies sont un hommage que je fais au cinéma de Stanley Kubrick, de Nicolas Winding Refn, de Brian de Palma et bien d’autres, réalisateurs qui ont apporté une grande importance au rouge et au bleu, couleurs qui sont éminemment présentes de surcroit dans mon travail, et qui font partie des couleurs les plus utilisées au cinéma (historiquement dû aux bobines de film sur lesquels le rouge et le bleu étaient les couleurs qui, en raison des chimies de l’époque, tenaient le mieux et étaient donc le plus à l’écran.)

Instants

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En attendant mieux

 

 

 

chambre 2

That moment you don’t really feel at home

 

 

 

23092015-IMG_4803

I wasn’t doing anything so I came along

 

 

 

Gwen double

En Octobre, un champ de maïs c’est un vrai champ de couteaux

 

 

 

GTG

That wasn’t you ?

 

 

 

vincent+maman1

J’appelais pour prendre des nouvelles

 

 

 

Cristan station essence

I’m not afraid of heights. I’m afraid fallin

 

 

 

flo mouchoir 4:3

Maybe a man’s name doesn’t matter all that much

 

 

 

sarah cathédrale ::3

They said it never happened

 

 

Quand je regarde certains films qui me touchent particulièrement, des images mentales viennent s’inscrire dans mon imaginaire, images ne faisant pas partie du film mais qui se fixent dans mon esprit et ne le quittent plus. Ce sont des images mentales que je dessine par la suite avec le plus de précision possible, puis que je mets en scène avec des acteurs, des décors, des lieux et des visages choisis spécifiquement pour chaque photographie.

Je fais ce passage de l’image animée à l’image fixe et je m’efforce d’imaginer des histoires dans l’immobile car c’est comme ça que les images que je retiens d’un film s’impriment sur la surface sensible de ma mémoire, telle une image sur le papier, tel le procédé photographique.